Le Pavillon de la Manufacture Royale de Copenhague

Fondée en 1779, la Manufacture royale de Copenhague s’impose depuis le XIXe siècle comme l’une des grandes institutions européennes de la porcelaine. À Paris, en 1925, elle s’inscrit dans la tradition des pavillons nationaux du luxe et du savoir-faire artisanal, aux côtés de ceux de Sèvres ou de la manufacture hongroise Zsolnay. Son double pavillon, signé par l’architecte Helveg Møller, se distingue par une retenue rare dans le foisonnement décoratif ambiant. Ces espaces, séparés par une terrasse et dédiés respectivement à la porcelaine (pavillon du roi) et à la faïence (pavillon de la reine),  s’offrent comme les vitrines d'une production tournée vers l’excellence.

Rectangulaires et symétriques, les deux pavillons présentent une façade courbe entièrement vitrée, protégée par un large auvent. Leur gamme de couleurs — gris perle, vert pomme et bleu vif — reflète une esthétique moderne maîtrisée. À l’intérieur, la présentation est simple : vitrines ouvertes, plafonds ajourés, motifs géométriques discrets. Le mobilier, l’éclairage et les socles sont traités de manière sobre pour mettre en valeur les objets exposés. Sur la terrasse, une statue du Potier de Jais Nielsen représente l’artisan, figure centrale de la production de la manufacture.
 

Un manifeste du luxe moderne

Dans un article publié par La Construction moderne, les auteurs saluent la qualité d’exécution du pavillon et l’intelligence de sa conception. L’accent est mis sur la cohérence entre le l'architecture du bâtiment et des œuvres qu'il abrite. Le décor, volontairement simple, met en valeur la diversité et la finesse des productions présentées : porcelaines grises décorées sous émail, faïences Tranquebar, statuettes animalières... un ensemble qui témoigne de l’inventivité technique et artistique de la maison

La Construction moderne, no. 46, 1924-1925. Lire l'article