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œuvre du musée

Statue d'ébrasement : Vierge folle

Numéro d'inventaire

MOU.00222

Situation

Exposé

Date d'inscription à l'inventaire

Vers 1883

Statut

Propriété de l’État, Cité de l’architecture et du patrimoine, musée des Monuments français

Auteur(s)

Auteur(s) de l'œuvre du musée

Datation

1881

Eugène Viollet-le-Duc, dans son Deuxième rapport pour la création d'un musée de Sculpture comparée (1879), propose de faire figurer une "Statue d’une Vierge folle (Cathédrale de Strasbourg (la belle)" dans la 3ème salle, qui doit être consacrée au XIIIe siècle. Dès sa création, le musée entend demander "à M. Klotz, architecte, le moulage des statues de la cathédrale de Strasbourg" (AMMF, procès-verbal du 05/12/1879).
Dans la soumission en date du 12/04/1881, Eugène Werling, "sculpteur attaché à la cathédrale de Strasbourg", s'engage à exécuter le moulage de "... 2° deux statues de Vierges folles" pour 1000 francs (AMN, 5HH3(1)). Pour l'autre "Vierge folle": voir MOU.00221.
Lors de la sous-commission du 29/10/1880, leur arrivée au musée est prévue pour janvier 1881. Le travail prend quelques mois de retard, mais en juin des crédits sont alloués au musée pour le transport de moulages depuis Strasbourg ( AMN, 5HH4(8), arrêté ministériel 30/06/1881). Le 15/02/1882, les banquiers Rotschild sont priés de régler pour le compte du musée Eugène Werling à hauteur de 3 980 francs, pour l'ensemble des moulages exécutés.

Description

Cette Vierge folle de la cathédrale de Strasbourg est reconnaissable à la lampe retournée qu'elle tient dans sa main droite.
La parabole des Vierges sages et des Vierges folles est relatée dans l'Evangile de Saint Matthieu (25, 1-13): les Vierges attendent l'Epoux, ayant chacune à leur disposition une lampe qu'elles se doivent de garder allumée pour sa venue. Les six Vierges sages font preuve de patience et sont en mesure d'accueillir l'Epoux dans la lumière, tandis que les Vierges folles, impatientes, usent toute l'huile de leur lampe avant l'heure. Il s'agit d'une métaphore du Jugement dernier, dont l'iconographie figure au tympan du portail sud de la façade occidentale.

Dénomination

Matières

  • Plâtre
  • Patiné

Dimensions

Prof. : 32 cm

H : 166 cm; l : 50 cm

œuvre de référence

Statue d'ébrasement : Vierge folle

Datation

3e quart du 13e siècle

Emplacement dans l'édifice

Façade occidentale, contrefort séparant le portail sud et le portail central

Observation
L'oeuvre originale est inventoriée sous le numéro MOND 67.

Edifice de référence

Strasbourg - Cathédrale Notre-Dame

Localisation

Strasbourg, Bas-Rhin, Alsace, France

Datation
1176-1439
Précisions sur l'historique
Le site de la cathédrale est occupé par des édifices religieux dès l’antiquité. En 1015 l’empereur Henri II et l’évêque de Strasbourg posent ensemble la première pierre de la nouvelle cathédrale sur les ruines d’un édifice carolingien. Cette première église de style ottonien brûle en 1176. Les travaux de la cathédrale Notre-Dame commencent la même année avec dans un premier temps la construction du transept et du chœur roman. Vers 1220 un changement de style s’opère dans la nef qui est transformée pendant une quarantaine d’années afin de la rendre conforme au style gothique d’Ile de France. L’élévation du massif occidental débute en 1276 à la demande de l’évêque de Strasbourg et ne s'achève qu’en 1439. En 1284 le nouveau maître d’œuvre Erwin von Steinbach s’attaque au chantier de la façade gothique et de la rosace qui surplombe le portail. Sont ensuite achevées la façade et la chapelle Sainte-Catherine entre 1339 et 1365 par Gerlach. Ulrich d'Ensingen supervise l’érection de la tour octogonale entre 1399 et 1419. La flèche quant à elle, est achevée en 1439 par Johannes Hültz mettant ainsi fin à presque trois siècles de travaux. Malgré tout, on dénombrera de nombreux ajouts tout au long du XVe siècle. En 1682, le jubé est détruit lors de la réintroduction du culte catholique dans la ville devenue protestante. Au lendemain de la Révolution en 1792, on déplorera de nombreuses destructions dont deux-cent trente-cinq statues. Une partie de la statuaire est cependant sauvée par Jean Hermann, directeur du Jardin botanique, qui enterre alors une partie des statues dans le Jardin. Une année plus tard la flèche manque de subir le même sort mais y échappe de peu. En 1813, de grands travaux de restauration débutent mais la cathédrale est à nouveau endommagée lors de la guerre franco-prussienne au niveau du toit et de la flèche. Une nouvelle campagne de restauration sous la direction de l’architecte Gustave Klotz est lancée en 1878 et 1879 afin de restituer les parties détruites par la guerre. Au XIXe siècle, les restaurations reprennent avec Johann Knauth qui, entre autre, sauve la flèche de la cathédrale menacée d'écroulement entre 1906 à 1926. Une des spécificités de Notre-Dame de Strasbourg est sa hauteur puisque du sol au sommet de la pointe elle mesure 142 mètres. Le plan de l’édifice est en croix latine. La nef et les collatéraux sont composés de sept travées avec voûtes sur croisée d’ogives. Les arcs-boutants sont en nombre limité. La cathédrale Notre Dame de Strasbourg est classée monument historique par liste de 1862.

Mise à jour le 04/02/2021