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« ... le climat que j'habite » : conférence introductive

Captation de la conférence prononcée le 5 novembre 2015

Borel Julien
(19..-....) Metteur en scène ou réalisateur
Madec Philippe
(1954-....) Commentateur

Le climat préoccupe. Et pas seulement de nos jours, par son évolution globale qui enjoint l’assemblée des nations à en débattre à Paris ce décembre deux mille quinze. Le climat préoccupe. Il précède l’occupation d’un lieu, en détermine une dimension essen¬tielle, l’oriente entre montagnes et Jura, entre mer et désert, entre jour et nuit, en quatre points cardinaux et saisons. Le climat (pré)occupe l’acte d’architecture. Il requiert des solutions appropriées à sa diversité, au croisement des lieux, saisons et cultures de l’habiter. Il conduit le dessin d’architecture spécifique, en réponse à l’incomplétude des êtres et au cours parfois incertain de la nature. Quand l’homme moderne oublie ces liens qui l’attachent au climat, quand il se fait « un climat particulier », différemment de Voltaire, et « climatise » ses bâtiments avec des moyens industriels, il en vient à consommer une énergie phénoménale dans un de ces excès qui concourent au dérèglement actuel, le dénaturent plus encore et portent atteinte à ses patrimoines culturels. Etre sur une même terre, seul et ensemble immergés dans un climat qui évolue et menace, n’est-ce pas là aussi que se joue l’habitation de l’homme et que la culture libère ses figures comme autant d’échos atmosphériques ? Sans doute l’architecture contemporaine, dans sa conception bioclimatique issue de la richesse des contextes physiques autant qu’humains, devra-t-elle en rendre compte. Pourra-t-elle alors enfin assumer l’envergure que Diderot lui reconnaissait : « Qu’on fasse entrer dans son projet la considération du temps, du lieu, des peuples, de la destination, et l’on verra varier à l’infini les proportions des pleins, des vides, des formes, des ornements et de tout ce qui tient de l’art » ?