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Fallait-il encore construire des églises ? : questions urbaines et enjeux cultuels après 1945

Captation de la conférence prononcée le 24 janvier 2019

Borel Julien
(19..-....) Metteur en scène ou réalisateur
Vérot Pierre
Commentateur

Perçue comme surtout liée au monde rural jusqu’à la deuxième guerre mondiale, comment l’Eglise a-t-elle assuré sa visibilité pastorale et ses stratégies de redéploiement cultuel au travers de l’urbanisation rapide de la société et de ses conséquences sociales ? Quels changements a-t-elle conduit et que disent la quantité et la diversité des édifices construits, dont certains ne sont déjà plus utilisés aujourd’hui, de la recherche d’une présence renouvelée dans la ville ? D’abord attendues dans l’aménagement de quartiers reconstruits ou neufs, les « cités paroissiales » forment dans les années 1950 et 1960 un tissu dense et inventif de lieux bien visibles, qui contribuent à la sociabilité d’ensemble des nouveaux territoires urbains. Mais ensuite, la période postconciliaire (1968 et 1986) connaît des évolutions majeures, marquées par la baisse rapide de la pratique religieuse, sur fond de vives interrogations des responsables et des fidèles, et de critique virulente des ambitions et des effets de la séquence antérieure. Les nouveaux lieux de culte, reflet du « levain dans la pâte », se replient sur eux mêmes à l’instar d’un « revival » de la « maison-église » des premiers chrétiens. Ils sont beaucoup moins visibles dans le paysage urbain, anonymes. Pourtant, certaines expériences très innovantes, lieux de culte oecuméniques ou implantations expérimentales en ville nouvelle, dans des centres commerciaux, des gares, des aéroports, sur les lieux de vacances, suscitent de nouvelles dynamiques, pas nécessairement durables. Enfin, dans les trente dernières années, les responsables ecclésiaux et les acteurs publics ont souhaité contribuer à un meilleur équilibre des « signes » dans la ville plurielle contemporaine, à réévaluer la présence patrimoniale vivante des cultes au bénéfice d’un climat urbain et collectif « apaisé ». Que nous disent ces évolutions, que signifie cette inflexion pour la ville contemporaine ?