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« Des enrichissemens et des aornemens » dans l'architecture française de la Renaissance

Captation de la conférence prononcée le 12 décembre 2013

Borel Julien
(19..-....) Metteur en scène ou réalisateur
Chédeau Catherine
Commentateur

Dans de nombreux devis et marchés relatifs à la construction d’édifices, les parties en présence (destinataires et artistes) insistent sur les ornements et les enrichissements à apporter à l’œuvre bâtie. L’ornement donne en effet son « caractère » au bâtiment, et l’on suggère que sa présence est indispensable à sa beauté. Conforme au programme et aux intentions des maîtres d’ouvrage et maîtres d’œuvre, il accompagne la compréhension du spectateur. Cela suppose l’existence d’un vaste répertoire dans lequel artistes et destinataires peuvent puiser pour satisfaire leurs exigences, qu’elles soient artistiques ou symboliques. Or on assiste, au XVIe siècle en France, à l’introduction et au développement de nouveaux répertoires ornementaux, issus pour la plupart de l’art italien antique et contemporain, dont la mise à disposition sollicite la délicate question du « modèle » en impliquant des choix. Leur analyse permet de mettre en lumière à la fois des permanences et des ruptures. L’intérêt accordé au monde végétal, animal, aux formes hybrides mais aussi aux artefacts, ou encore à la polychromie, demeure. Mais la « liberté » de l’artiste, la volonté d’expérimentation, des contraintes structurelles ou des particularismes contribuent à la variabilité dans les emplois et les formes. L’emploi des ordres d’architecture semble constituer l’élément le plus visible d’une rupture car ceux-ci seront appelés à jouir d’une place prépondérante dans le cours du siècle et dans les siècles suivants, notamment dans le discours et la théorie. Mais, à la fois ossature et décor du monument, l’ordre d’architecture pose la question du rapport entre structure et ornement, en particulier dans les édifices religieux. Enfin la volonté de mettre en valeur le mur, de supprimer l’ornement, ou au contraire d’exacerber sa présence, soulève d’autres interrogations