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Bento, Bruxelles versus Encore Heureux, Paris

Captation du débat qui s'est tenu le 23 novembre 2023 à la Plateforme de la création architecturale

Rambert Francis
(1954-....) Présentateur
Ragoucy Océane
Présentateur, Intervieweur
Dalon Corentin
(1993-....) Commentateur
Mahieu Florian
(1993-....) Commentateur
Delon Nicola
(1977-....) Commentateur
Vu Sonia
(1982-....) Commentateur

Principe d’un face-à-face entre deux équipes d’architectes, l’une exerçant en France, l’autre dans un pays européen. La confrontation se développe sous la forme d’une « installation » spécialement conçue pour le lieu, sur un « meuble » en forme de half-pipe, un film d’une vingtaine de minutes, document inédit faisant la synthèse de la démarche des deux équipes, et lors du débat en public entre les deux équipes.. Bento, Bruxelles. Le secteur de la construction est responsable de la production de 75% de déchets, 50% de la consommation en matières premières, ainsi que de 30 à 40% des émissions de gaz à effet de serre, dont 4 à 8% pour le ciment. « C’est pourquoi nous voulons faire attention à l’impact de notre conception. En ville, tout est basé sur le béton et nous voudrions sortir de ce modèle », nous dit Florian Mahieu.« Imaginer une ville qui produit au lieu de consommer », c’est la devise du collectif d’architectes. Grâce au mycélium, matériau écologique et vivant issu du champignon, Bento compte bâtir et rénover la ville selon une architecture plus soutenable, ayant le moins d’impact environnemental possible. Là où les matériaux aux processus industrialisés nécessitent extraction et cuisson (1400°C pour le ciment), le mycélium n’a quasiment aucun impact : il ne nécessite pas d’extraction et il suffit de maintenir l’incubateur à 26°C idéalement. De plus, le mycélium n’est pas considéré comme un déchet : en tant que matériau biosourcé (issu du végétal), il peut être relâché dans la nature sans polluer le sol. Pour Corentin Dalon, « Le processus est donc réversible. À l’inverse, le ciment, par sa prise chimique, ne peut être renvoyé dans le sol et est difficilement recyclable. » En écho au Pavillon belge (Bento commissaires) à la Biennale d’architecture de Venise 2023 qui a pour thématique « Le laboratoire du futur ».. Encore Heureux, Paris. Cette agence d’architecture est composée de 25 personnes pilotée par trois associé.e.s, Nicola Delon, Sébastien Eymard, Sonia Vu. Elle explore depuis 2001 la notion d’architecture généraliste et intervient à différentes échelles sur des problématiques spatiales, sociales et urbaines en y insufflant une douce radicalité. Encore Heureux a livré plusieurs équipements culturels et d’innovation pour des commanditaires publics, privés ou associatifs où les questions d’usage et de confort sont mises au cœur des préoccupations. Par le déploiement d’une méthode située qui s’adapte au plus juste des besoins, les projets intègrent une réflexion sur la réutilisation de bâtiments existants, le réemploi de matériaux ou encore l’appropriation citoyenne par la non-programmation des espaces et de leurs usages. Commissaire en 2014 de l’exposition-événement « Matière Grise » au Pavillon de l’Arsenal à Paris, Encore Heureux défend le réemploi de matériaux comme l’un des enjeux face à l’épuisement des ressources pour construire. Conscients qu’il n’y a pas de construction sans matériaux, et donc sans destruction et consommation, il n’y a pas de projet juste et économe sans une dépense redoublée d’imagination. En 2018, Encore Heureux a été commissaire du pavillon français lors de la 16e Biennale internationale d’architecture de Venise avec l’exposition « Lieux infinis », inventaire de lieux qui accueillent l’imprévu et le désir de commun.