Le 8 janvier dernier, Françoise Choay, figure incontournable de la pensée architecturale, s’est éteinte à presque 100 ans, laissant un héritage précieux à la Cité de l'architecture et du patrimoine ainsi qu'à de nombreuses institutions en France et à travers le monde.
Une pensée à la croisée de la philosophie et de l’architecture
Spécialiste de la formation des architectes du patrimoine et des urbanistes de l’État, Françoise Choay a joué un rôle central dans l’éducation et l’accompagnement de nombreux experts. Philosophe de formation, elle a, dès les années 1960, analysé avec rigueur les textes fondamentaux de l’après-guerre.
Dans ses travaux, elle dénonce la perte de l’échelle humaine dans les projets d’urbanisme modernes, soulignant comment les architectes du nouvel ordre urbain se sont éloignés des besoins réels des habitants. Son regard critique sur les dérives de la modernité et ses conséquences sur notre relation aux territoires, aux sols et aux espaces reste d’une actualité saisissante.
Une vision engagée du patrimoine
Françoise Choay a également joué un rôle majeur dans le renouvellement de notre regard sur le patrimoine ancien. Elle invitait à le considérer comme une richesse vivante, appelant à le préserver et à l’adapter avec intelligence. Opposée à toute forme de muséification du passé, elle proposait une approche équilibrée, soucieuse de maintenir un dialogue vivant entre l’ancien et le moderne.
Un hommage à la hauteur de son héritage
En hommage à son esprit libre, exigeant et visionnaire, la Cité de l'architecture et du patrimoine lui consacrera une conférence exceptionnelle en 2025.
Avec ses écrits d’une profondeur exceptionnelle, Françoise Choay nous laisse un legs précieux : une invitation à penser autrement nos espaces, nos patrimoines et nos manières d’habiter le monde.