La Terre outragée

Après la figure de l’« Architecte au cinéma » (2013-2014), les « Maisons du monde » (2014-2015), l’« Appel de la ville » (2015-2016), la Cité de l’architecture et du patrimoine s’associe une nouvelle fois au label Image de ville et au philosophe Thierry Paquot pour proposer ce cycle «Catastrophes urbaines» (2016-2017). Prétexte à réfléchir sur les dangers spécifiques propres aux mégalopoles, dont le surdimensionnement déstabilise certains équilibres précaires ou en accroit leur vulnérabilité ; mais aussi sur la résilience qu’elles peuvent déployer pour y réagir.

La Terre outragée : Le 26 avril 1986, le réacteur n°4, « Lénine », de la centrale nucléaire de Tchernobyl brûle, Piotr est réquisitionné bien que ce soit le soir de son mariage avec Anya. Gravement irradié, il meurt. Dix ans plus tard, Anya est guide à Pripiat et montre le lieu du drame à des touristes « de l’extrême ». La ville fantôme a été vidée de ses habitants et un sarcophage de béton recouvre la centrale. Tout semble suspendu… Pourtant, la vie reprend ses droits dans cette région contaminée, des arbres donnent des fruits, la végétation se déploie, des réfugiés d’une guerre voisine s’installent dans des maisons abandonnées…

Invité : Yves Lenoir, ingénieur, président de l'association les Enfants de Tchernobyl Belarus, auteur de La Comédie atomique (La Découverte, 2016)

Thierry Paquot : « Comment peut-on croire dominer l’atome ? Comment affirmer qu’un accident nucléaire ne peut survenir ? Comme imaginer qu’un instrument de mort serve la vie ? »