Une simple conversation : Vincent Parreira, architecte, Paris
Captation de la conférence prononcée le 2 juin 2014
Sans se détourner du plaisir de l'épure et de l’aseptisation des espaces offerts dans l'architecture, nous éprouvons le désir de reprendre l'essence même du matériau dans sa version brute et de lui offrir une certaine interprétation dans nos ouvrages. Dans un monde virtuel où les images évoluent au gré de nos choix, le matériau noble qualifie et laisse apparaître ses veines, ses aspérités, offre au regard et au toucher les petits défauts qui font l'exception. Là est notre démarche. Le retour de la manipulation de l'artisan nous intéresse, les gueules cassées de ces matériaux nous fascinent. Encadrés, tournés, plissés, troués, brûlés par le simple geste de l'artisan et par notre fascination de l'ouvrage. Nous ne sommes pas dans l'acte ostentatoire de l'usage unique du matériau brut, l'aspérité de ce dernier permet de s'approcher d'une certaine ornementation perdue, tout en offrant un espace qualitatif dans le projet architectural. Le sens porté à la conception de nos projets s'attarde sur l'élément unique et fondamental qu'est le contexte. Il nous dirige sous toutes ses coutures, tout en répondant aux besoins du programme. Il est le prolongement de l'histoire qui s'est racontée librement sous la forme de nouvelles écritures dans une composition sans passéisme ou pastiche. De cette recherche, de manière tacite et intrinsèque, l'espace se réfléchit en parallèle du manteau qui habite ou structure le bâti, qui en devient projet. L'artifice peut exister, son contraire aussi
Paris : Cité de l'architecture et du patrimoine, copyright 2014