Découvrez plus de vidéos

Saint-Dizier 2020 : de l’aménagement urbain au projet culturel

Captation de la 25e conférence de la colelction « Défis de ville » qui a eu lieu à la Cité de l'architecture et du patrimoine le 30 octobre 2012

Lenne Frédéric
Présentateur
Jeudy Henri-Pierre
(1945-....) Présentateur
Cornut-Gentille François
(1958-....) Commentateur
Pinós Carme
(1954-....) Commentateur

Rencontre entre François Cornut-Gentille, Maire de Saint-Dizier, député de Haute-Marne et Carme Pinós, architecte, urbaniste. Au début du XXe siècle, la Haute-Marne comptait deux cents aciéries. C’est pour loger ouvriers et employés qu’un nouveau quartier, le Vert-Bois, est construit dans les années 1950 à l’initiative d’Edgar Pisani sur le territoire communal de Saint-Dizier. Ce sera de fait, une ville nouvelle dotée d’un centre commercial et séparée de l’ancienne par une Route Nationale et un talus de douze mètres. Le déclin industriel survient au milieu d’un territoire rural qui se fragilise. La population commence à diminuer alors que le Vert-Bois n’est achevé qu’à la fin des années 1970. A la fin des années 1990, Saint-Dizier sera l’un des premiers GPV qui se poursuivra en projets ANRU en 2004. La ville comprend différentes entités et deux centres. Elle manque de continuités urbaines, d’homogénéité et de cohérence. Les logements, peu entretenus, ont vieilli. Pour autant, les possibles sont là mais disparates. Confrontée à la concurrence asiatique et indienne, Saint-Dizier a su préserver des savoir-faire et des technologies spécifiques. Des opportunités avec la Chine, le Japon, les États-Unis lui permettent maintenant de développer des tracteurs low-cost, des mini-pelles hydrauliques, des émaux spéciaux pour cuisinières, etc qui maintiennent (ou génèrent) plusieurs centaines d’emplois. La Marne, le canal qui traverse la ville, la proximité du lac du Der disposent d’un fort potentiel touristique. Depuis 1995, un travail sur l’hypercentre est entamé : désenclavement, ouver¬ture de rues, semi-piétonisation, nouveau mobilier urbain valorisant la produc¬tion de fonte locale, etc. Mais le projet en cours de l’architecte et urbaniste catalane Carme Pinós apportera à Saint-Dizier et ses alentours la cohésion urbaine manquante. Pour Carme Pinós, la pertinence urbaine est à trouver dans les composantes fortes des spécificités du lieu (la géographie, l’histoire mili¬taire et industrielle), au moyen d’un programme capable de mettre en valeur ce patrimoine. Sur son périmètre d’intervention, elle localise de nouveaux équipe¬ments (hôtel, bowling, restaurant, marché de bouche), en remanie certains, met en relation, ouvre des cheminements à la promenade. Surtout, la justesse de son regard, sa compréhension de la ville, des modes de vie, sa curiosité envers les mentalités accompagnent la politique économique, culturelle et sociale de la municipalité. Pas de grand geste mais l’acharnement à apporter une réponse à une vraie question. Comment agir sur une petite ville, retrouver une attractivité qui lui soit propre, faire adhérer les habitants au projet urbain…. Comment aussi réfléchir au devenir de ces petites villes ; les (ré)inscrire dans leur territoire ; définir leur rôle, complémentaire ou du moins autre, que leurs grandes voisines métropolitaines ? Et cette question, beaucoup de petites villes doivent trouver moyen d’y répondre