EDF sur le plateau de Saclay

Au cœur de la « géographie amplifiée », selon le scénario de Michel Desvigne, le pôle de recherche et développement (R&D) d'EDF va renforcer le « cluster » scientifique du plateau de Saclay. De son côté, en prenant la décision d'y installer son site principal de R&D, EDF fera bénéficier ses équipes de recherche d'une nouvelle dynamique de coopération avec les établissements d'enseignement supérieur et les centres de recherche publics et privés installés sur le site. Les six équipes d'architectes engagées dans ce concours ont pris en compte l'importance que le Groupe EDF attache à la recherche et à l'innovation. Soit six projets pour répondre à la question de développement durable et concevoir un outil de travail moderne favorisant le travail collaboratif pour les équipes de recherche, tant en interne qu'avec les partenaires du campus.

« La R&D sera le fleuron contemporain d'une maîtrise d'ouvrage connue pour ses bâtiments industriels, barrage signé Laprade et autres centrales nucléaires conçues par Claude Parent, sans oublier les réalisations de l'Atelier de Montrouge... Plus d'informations sur l'exposition et le débat sur citechaillot.fr. Le concept de R&D porte en lui une dimension de vitrine de la technologie mais, plus important encore, il «requestionne» l'espace de travail à l'échelle de 45000 m². Les six projets définissent ainsi autant la relation au paysage de Saclay que le paysage intérieur du travail pour 1 500 personnes. Chacune des équipes a interprété la culture d'entreprise d'EDF pour la traduire en espace. Certaines ont pris le risque d'inventer une nouvelle typologie de lieu pour dynamiser les échanges. Chaque projet développe ainsi très clairement sa propre stratégie. Compacte pour la plupart, éclatée dans deux cas (Bernard Tschumi et Francis Soler).

Tous les autres (Cuno Brullmann et Jean-luc Crochon, Odile Decq, Emmanuel Combarel et Dominique Marrec, Dominique Perrault) travaillent sur une figure unique qui développe sa propre complexité. Le projet lauréat de l'architecte Francis Soler et du paysagiste Pascal Cribier se présente, lui, comme un mécanisme extrêmement précis, réglé sur la figure du cercle. Cette combinaison, qui emprunte à l'horlogerie autant qu'à l'astronomie, affiche une image forte tout en favorisant la transparence au cœur d'une structure très rythmée. Soulignons qu'au-delà de la force du plan masse, ce projet se refuse à jouer la carte de l'icône, pour privilégier la vie dans le jeu des cercles et offrir un effet cinétique inédit.

Au côté du projet lauréat, l'exposition présente au public l'ensemble des résultats de la consultation. Elle s'inscrit dans le cadre du cycle «Morceaux de ville» qui s'attache à analyser les grands enjeux métropolitains dans leur dimension de laboratoire urbain. » Francis Rambert