Le Pavillon Italien

Conçu par l’architecte Armando Brasini, le pavillon italien occupe une position stratégique à l’entrée de la place des Nations. Son architecture s’appuie sur des éléments résolument classique — motifs romains et étrusques — réinterprétés avec des matériaux et techniques contemporaines. La façade en travertin de Tivoli se compose de colonnes imposantes, de briques dorées, de bas-reliefs et d’une porte monumentale ornée de symboles antiques. À l’intérieur, le parcours traverse un vestibule, un salon d’attente et une salle centrale sous coupole, décorés avec une grande richesse de matériaux : marbres polychromes, frises métalliques, mosaïques, vitraux, verreries de Venise, panneaux peints. Certains éléments, comme la grande vasque lumineuse dessinée par Giovanni Tolleri, illustrent l’intégration de formes traditionnelles à une production décorative contemporaine.

L'architecte Brasini face au sujet du modernisme

Dans La Construction moderne, le critique Antony Goissaud salue l’ambition du projet et la qualité de son exécution. Il revient en détail sur la conception du bâtiment, les matériaux utilisés, l’agencement intérieur, et les échanges qu’il a pu avoir avec l’architecte Armando Brasini. Ce dernier revendique une fidélité assumée à la tradition architecturale italienne, préférant, selon ses propres mots, « évoluer lentement » plutôt que céder à la nouveauté immédiate. Le texte souligne à la fois la cohérence du programme décoratif, la richesse des matériaux (marbres, céramiques, vitraux, verre de Venise), et la volonté politique de projeter une image forte d’un pays ancré dans son passé artistique.

La Construction moderne, no. 5, 1925-1926. Lire l'article