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Approches contemporaines de l'espace public en Europe

Captation de la conférence prononcée le 16 mars 2017

Borel Julien
(19..-....) Metteur en scène ou réalisateur
Rambert Francis
(1954-....) Commentateur

Et si on parlait de l’après-Haussmann, de l’après-Cerda ? Quand la ville se densifie, quand le plein se fait plus plein, le vide prend plus d’importance encore. D’un lieu partagé, aux frontières public-privé parfois incertaines, l’espace public est devenu un lieu d’expérimentation spatiale et sociale. Sa configuration est ainsi moins une affaire de dessin et de forme que d’initiative et de recherche. L’usage, ou plutôt les usages publics et pluriels sont désormais le maître mot : culture, sport ou commerce se succèdent, voire s’hybrident, la mobilité se déploie avec un appétit particulier pour le déplacement « doux ». Et c’est bien la High Line de New York qui inspire en fond d’écran notre désir d’espace public urbain contemporain. Cet espace public est celui de la connexion, de l’interactivité et du mouvement. D’où sa diversité typologique, entre renouvellement d’espaces urbains historiques et centralités constituées à partir des friches et délaissés de leur périphérie. En matière de reconquête, les stratégies sont diverses mais la cause est commune : retrouver les valeurs de l’espace public, au-delà du schéma fonctionnaliste, en reconsidérant les infrastructures, les relations à l’eau, comme au Vieux-Port de Marseille, sur la rive droite de Bordeaux, sur l’île de Nantes. Mais aussi à Copenhague, Ljubjana ou Barcelone, célèbre pour sa culture des espaces publics, où l’on a récemment transformé une gigantesque décharge publique en parc paysager et le site d’une usine de retraitement des eaux usées en parc minéral. L’architecture contemporaine sait pour sa part aussi se montrer génératrice d’espace public et dialoguer avec la ville, de la BNF à Paris jusqu’à l’Opéra d’Oslo, en passant par la «Vela » de la Foire de Milan à plus grande échelle. Ce processus de régénération urbaine à l’œuvre en Europe met à jour de nouvelles pratiques et des lieux emblématiques parfois insoupçonnés, places, parcs, quais et marchés, et jusque sous les autoroutes... Au cœur des flux, l’enjeu est de créer des lieux flexibles intégrant différentes temporalités liées aux usages et différentes mobilités. Et aussi de retrouver le goût de la lenteur