Réinventer la terre crue : expérimentations au Maroc depuis les années 1960
La mémoire en œuvre. Recherche et archives d’architecture
Dans le cycle "La mémoire en œuvre", le Centre d’archives d’architecture invite des doctorant-e-s ou de jeunes docteurs, au terme de leur recherche, à montrer comment l’architecture et les architectes émergent à partir du travail sur les archives.
Dans les années suivant son indépendance, l’État marocain répond à la pénurie de logements économiques par l’expérimentation de la construction en terre crue. De grands projets sont réalisés à la périphérie de Marrakech, Ouarzazate et Berkane, par des architectes et ingénieurs français et belges, dont Jean Hensens et Alain Masson. Innovants par leur intégration du volet social et économique, ces ensembles urbains représentent des modèles remarquables de l’industrialisation de la terre crue au Maroc dès les années 1960.
La recherche s’appuie sur d’importantes sources archivistiques, souvent inédites, qui font l’objet d’analyse historique, politique et sociale ; elle recense les projets construits en terre crue par l’État marocain, s’attachant ainsi à faire apparaître des réponses aux enjeux sociaux et environnementaux actuels.
Nadya Rouizem est architecte, docteure en aménagement de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, maîtresse de conférences associée à l’École nationale supérieure d'architecture de Paris-Val de Seine, et chercheure associée aux laboratoires AHTTEP et EVCAU. Membre-fondatrice du réseau RHAM, ses recherches portent sur l’histoire de l’architecture au Maroc, dans la deuxième moitié du XXe siècle.